Rappelons-le, le Théâtre de l’Œuvre était à l’origine une salle de concert, la salle Berlioz. Son acoustique parfaite la vouait à accueillir des artistes lyriques et classiques, comme ceux du Festival de Paris, qui va s’y produire pour la quatrième fois. Le jour de la Fête de la musique, pour rendre cette célébration encore plus festive.
Née en 1979, dans un township du Cap, élevée par une mère célibataire, la soprano sud-africaine Pumeza Matshikiza n’était pas prédestinée à une carrière de diva. Et pourtant… Elle découvre l’opéra par hasard, et s’oriente vers le chant lyrique à 21 ans, sans savoir lire une partition. Pour le concert de clôture de l’édition 2024, à L’Olympia, où elle était artiste invitée, vous lui aviez réservé un accueil triomphal, un vrai coup de cœur. L’idée nous est venue alors de la programmer seule, avec le pianiste Aaron Wajnberg. Au programme : les Cinq mélodies populaires grecques de Ravel, dont on fête cette année le centenaire de la mort ; le compositeur catalan Fernando Obradors, l’ami de Federico García Lorca, connu pour son cycle Canciones Clásicas Españolas interprétées ce soir ; Reynaldo Hahn, que l’on retrouve avec plaisir régulièrement au Festival ; enfin, pour terminer, un compositeur sud-africain, Sibusiso Njeza, que beaucoup d’entre nous vont découvrir grâce à sa compatriote talentueuse. Un concert prometteur qui nous relie à cette Afrique du Sud jeune et résiliente.